Le 2 février 2019

 

 

 

 

Reconquérir

 

 

1 - Un inquiétant constat.

Après les plaintes liées à l’augmentation du prix des carburants et au pouvoir d’achat des plus démunis, on a trouvé chez les gilets jaunes beaucoup d’hostilité à E. Macron, jusqu’aux « Macron démission » qui sont apparus progressivement, probablement poussés par des adversaires politiques alors que le mouvement était au départ apolitique.

Disons les choses clairement : aujourd’hui, beaucoup de nos concitoyens, et pas seulement parmi les gilets jaunes, éprouvent un sentiment de déception ou de colère ou de haine envers E. Macron. Ce sentiment repose pour l’essentiel sur des idées fausses… mais il est là, et les idées sont à présent souvent bien ancrées.

Ce qui est terrible avec la colère ou la haine, c’est qu’elles aveuglent. Ceux qui sont le plus atteints perdent souvent la capacité d’observer et de réfléchir avec objectivité. Ils amplifient inconsciemment tout ce qui peut desservir E. Macron, surtout lorsque leurs sources d’informations sont très orientées et qu’ils ne croient plus ce qui vient des autres médias, plus classiques et en fait beaucoup plus sûrs. Et ils entendent d’autant moins les arguments qui lui sont favorables qu’ils sont persuadés qu’il les méprise et que tout ce qu’il fait est mauvais pour le pays et plus encore est mauvais pour eux, voire est fait contre eux, qui sont donc ses victimes.

Que des citoyens ne supportent plus le Président élu, ce n’est pas nouveau. Sans chercher trop loin dans le passé, il suffit de repenser à F. Hollande et à N. Sarkozy. Pour autant on ne peut les ignorer en estimant qu’il reste assez de personnes favorables à E. Macron pour encore gagner des élections. On ne peut les ignorer en les abandonnant à leurs certitudes que l’on sait fausses, à leurs colères, à leurs souffrances matérielles et psychologiques. On ne peut les ignorer et se résigner à un malaise profond, à une grande violence latente, dans une partie importante de la population.

 

 

2 - La principale explication.

Pourquoi cette déception, cette colère voire cette haine chez certains ? Beaucoup de ceux qui ont les conditions de vie les plus difficiles étaient, malheureusement, déjà dans cette situation bien avant l’élection d’E. Macron. Alors pourquoi cette explosion maintenant ?

L’augmentation du prix des carburants n’a été que l’élément déclencheur.

Oui, depuis plus de vingt ans, un sentiment d’abandon et parfois de colère existait dans toute une partie de la population. C’est vrai mais tout n’est pas là.

Oui, des erreurs ont été commises telle la baisse de 5 € des allocations personnalisées au logement, qu’elle ait été ou non prévue lors du précédent quinquennat. Depuis, le projet de loi de finances pour 2018 prévoit de compenser la réduction des APL perçues par les locataires de HLM par une baisse des loyers imposée aux bailleurs sociaux. Cette baisse de 5 € était en particulier un problème pour les étudiants mais ils ont bénéficié à la rentrée 2018 de la suppression de la cotisation de sécurité sociale étudiante (217 € pour l’année) même s’ils doivent à présent verser une contribution annuelle de 90 €, excepté dans certaines situations dont les boursiers du CROUS. Naturellement ceux qui sont dans le dénigrement systématique parlent encore aujourd’hui des étudiants victimes de la suppression des 5 € en omettant de parler de ce qu’ils ont gagné d’un autre côté qui est pourtant plus important.

Oui, E. Macron a tenu des propos, des petites phrases, qui ont choqué.

Mais pour moi il y a, en complément de tout ce qui précède, une explication le plus souvent ignorée ou sous-estimée et qui est pourtant la plus importante et qu'il est nécessaire de prendre en compte pour reconquérir.

Pour moi, j’y reviens plus loin, il fallait bien supprimer l’ISF ou plutôt le remplacer par l’IFI comme cela a été fait. Mais cela a bien sûr offert aux opposants (de la FI, du PS, du RN…) un angle d’attaque sur lequel ils se sont précipités. D’autant plus qu’ils voulaient par tous les moyens prendre leur revanche sur ce jeune Président presque sorti de nulle part qui les avait terrassés aux élections législatives. Pourquoi s’en seraient-ils privés, c’était tellement facile pour eux sur le plan démagogique ? Ils ont trouvé une formule choc : "Le Président des riches", parfois présentée sous la forme des "cadeaux faits aux riches". Plus tard ils y ont ajouté aussi souvent que possible, à tout propos, "le mépris" pour telle catégorie ou telle autre puis le fait de "monter les Français les uns contre les autres", par exemple fonctionnaires contre salariés du privé, citadins contre ruraux… Ces 4 éléments de langage, tous faux, nous les avons tous entendus des dizaines de fois. Chaque fois que l’occasion se présentait, interview ou débat, ils les reprenaient. Ce n’est pas un hasard. Il y avait une volonté de les marteler pour petit à petit saper la confiance de certains et attiser la colère ou semer la haine chez d’autres. Cette volonté n'était pas nouvelle car déjà, en 2012, J-L. Mélenchon clamait dans ses meetings : « il faut tout conflictualiser ! » [ ici ]. Et des réseaux sociaux et des sites proches des extrêmes (gauche ou droite) amplifiaient le tout. Les opposants en ont usé et abusé en les enrobant d’éléments parfois vrais, parfois ne présentant qu’une partie (celle qui les arrangeait) de la réalité, parfois faux puisque le parler vrai n’était pas leur priorité, la seule chose qui leur importait étant de noircir le plus possible l’image d’E. Macron. Et cela a marché bien au-delà de leurs espérances !

 

Ces formules ont été tellement rabâchées qu’elles ont été adoptées par des journalistes ou des observateurs de la vie politique, qui trop rarement éprouvaient le besoin de les ponctuer d’un "selon l’opposition" ou même qui les reprenaient à leur compte. C’est ainsi, journalistes et commentateurs, trop souvent, même animés par l’intention de bien faire leur travail, se laissent emporter par le climat ambiant et oublient le sens des mots, le souci de rigueur, la réflexion et leur importante responsabilité.

E. Macron, le gouvernement et leurs conseillers ont sous-estimé ou n’ont pas vu les dégâts en profondeur que causait l’emploi répété de ces formules percutantes et des discours qui les entouraient. Cela peut s’expliquer par le fait, au demeurant fort appréciable, que l’essentiel de leur énergie était vraisemblablement tourné vers les nombreuses réformes à mettre en place pour redresser le pays. Très engagés dans l’action, avec pour beaucoup de grandes compétences mais un manque d’expérience politique (ce qui est très bien puisque les électeurs voulaient un renouveau), ils ne voyaient pas ce qu’un observateur extérieur pouvait, lui, relever.

E. Macron, le gouvernement, les députés LaREM ont très insuffisamment réagi face à l’emploi de ces formules alors qu’il aurait fallu le faire de façon aussi systématique qu’elles étaient employées par l’opposition. Lors d’interviews ou de débats j’ai très souvent observé qu’ils répondaient à des questions dans lesquelles étaient insidieusement glissés des "président des riches" ou des "mépris" … alors que le plus important était de revenir sur ces formules employées au passage et d’expliquer pourquoi elles étaient fausses : « je ne peux pas vous laisser dire cela car… » ou « je vais vous répondre mais d’abord je veux revenir sur "le mépris" dont vous avez parlé… ». Et même lorsqu’on les interpellait directement sur ces formules, souvent ils esquivaient et répondaient à côté au lieu de démontrer leur vacuité. Probablement parce qu’ils ne percevaient pas la haine ainsi semée qui se répandait dans l’opinion publique. Et, selon l’adage, « qui ne dit mot consent » aussi, en ne se défendant pas ou peu ou mal, ils donnaient parfois eux-mêmes, c’est un comble, l’impression que ces formules traduisaient bien la réalité, étaient justifiées !  

Pendant un an et demi les semeurs de haine, c’est le nom qui convient, ont martelé les "Macron Président des riches", "on fait payer la CSG aux petits retraités alors que l’on fait des cadeaux aux très riches", "on ferme des centres hospitaliers mais on fait des cadeaux aux riches", "on vous taxe de plus en plus", "on vous méprise", "on monte les actifs contre les retraités", "on monte le privé contre le public", "on s’acharne contre les automobilistes" … Tout cela était déformé, exagéré ou faux, ou justifiable, mais ces propos n’ont pas été combattus comme il l’aurait fallu.

Il est vrai qu’à En Marche on voulait faire de la politique autrement. On ne voulait pas être dans l’habituel combat, usant de tout moyen, visant surtout à nuire aux adversaires. On avait même mis en avant "la bienveillance". On ne voulait se battre et débattre que pour les idées. Et c’était très bien ainsi, et cela correspondait à une aspiration de beaucoup de Français ! Mais il ne fallait pas encaisser sans y répondre les coups distribués sans vergogne par l’opposition avec un effet dévastateur.

Oui, beaucoup de ceux qui ont les conditions de vie les plus difficiles étaient, malheureusement, déjà dans cette situation bien avant l’élection d’E. Macron. Mais avec toute cette haine semée, beaucoup et même certains ayant des revenus moins modestes, ont éprouvé un vif sentiment d’injustice sociale et de mépris. Cette haine semée a rendu la situation explosive ; l’augmentation du prix des carburants est arrivée dessus comme une étincelle.

 

 

3 - Reconquérir.

On compte sur un redressement de l’économie avec ses conséquences positives : plus d’emploi, plus de rentrées fiscales, donc plus de moyens pour permettre à l’Etat de remplir ses missions au service du pays, des citoyens. Cela prouverait l’efficacité des réformes voulues par E. Macron et cela devrait permettre de reconquérir des femmes et des hommes qui aujourd’hui lui sont hostiles. Mais ce ne sera pas facile car d’une part nous dépendons en partie de l’évolution de la conjoncture internationale et d’autre part chez nous, certains, faisant passer leur combat politique avant l’intérêt du pays, préfèrent s’employer à faire échouer Macron plutôt que de voir notre pays se redresser.

On compte sur le constat d’une hausse du pouvoir d’achat en particulier des plus défavorisés avec toutes les mesures prises, dont les dernières présentées par E. Macron (hausse de la prime d’activité, relèvement du plafond pour la hausse de la CSG pour les retraités les plus modestes, défiscalisation des heures supplémentaires…).

On compte sur la réforme des Institutions (prévue dans le programme d’E. Macron) avec notamment la réduction du nombre de parlementaires, la limitation du cumul des mandats, l’introduction d’une dose de proportionnelle… pour se rapprocher des aspirations démocratiques de beaucoup.

On compte sur le Grand débat pour que certains retrouvent le sentiment d’être écoutés. Avec le risque que cela conduise à des frustrations supplémentaires puisqu’inévitablement toutes les demandes ne pourront être exaucées, d’autant que certaines relèvent d’une ignorance de réalités économiques ou de l’utopie.

Mais cela ne saurait suffire. Il faut faire le travail qui n’a pas été fait ou insuffisamment de lutte contre les formules mensongères qui ont semé la haine. Il faut progressivement rétablir la vérité, même si ce n’est pas facile car certains, trop malheureusement, sont aveuglés par leurs convictions et ne peuvent entendre un raisonnement qui ne va pas dans leur sens. Il est nécessaire de mener ce combat pour la vérité car il est certain que les opposants, eux, continueront sans souci d’honnêteté à user et abuser de tous les moyens pouvant nuire à l’image d’E. Macron.

 

a - « Le président des riches » et les « cadeaux faits aux riches ».

Le principal reproche que beaucoup font à E. Macron est ce qu’ils appellent "la suppression de l’ISF" (impôt sur la fortune), qui est en fait "le remplacement de l’ISF par l’IFI" (impôt sur la fortune immobilière). Nous l’avons trop rarement ou insuffisamment justifié.

Oui, il est à priori normal de souhaiter un impôt sur le capital au profit de la solidarité nationale, mais un ISF n’existant quasiment qu’en France a poussé beaucoup trop de nos concitoyens fortunés à quitter le pays et à aller ailleurs créer des richesses donc aussi des rentrées fiscales et des emplois dont nous avons besoin. Oui, l’objectif du remplacement de l’ISF par l’IFI est bien de taxer ce qui dort et d’encourager la prise de risques, l’initiative, l’activité. Et un autre argument n’est jamais avancé qui devrait pourtant encore plus que les autres amener à réfléchir. Alors que très peu de pays ont un ISF, pourquoi 11 pays qui avaient mis en place l’ISF l’ont-ils supprimé quelques années plus tard ? L’Allemagne, le Japon, la Finlande, l’Autriche, l’Irlande, le Danemark, le Luxembourg, la Grèce, la Hongrie, la Suède (que nous prenons souvent en exemple) et l'Italie (qui est passée comme nous à un IFI). Pourquoi ces 11 pays ont-ils supprimé un impôt qui rapportait de l’argent aux caisses de l’Etat et qui paraissait juste car ne prenant qu’aux plus fortunés ? Jean-Luc Mélenchon nous expliquerait certainement avec sa rhétorique habituelle que « c’étaient des gouvernements de droite ne pensant qu’à saigner le peuple pour servir le grand capital ! ». Eh bien non ! Certains étaient de droite (à l’étranger on dit plutôt "libéraux"), d’autres étaient de gauche ("socio-démocrates"). Ils ne l’ont évidemment pas supprimé pour faire des cadeaux aux richesd’autant que "faire un cadeau" c’est "donner" et on sait bien que le fisc ne donne pas, il prend ; "il leur prend moins" certes, mais ça reste "prendre". Non, ils l’ont tous supprimé pour la même raison : cet impôt était un frein au développement économique. Pour la même raison nous nous rapprochons des autres pays mais au moins en France nous avons choisi de conserver l’impôt sur la fortune immobilière. L’objectif est bien le redressement du pays en faisant tout pour favoriser l’activité, car c’est cela (et non l’ISF qui est un frein) qui permet la création de richesses, d’emplois, de rentrées fiscales… nécessaires pour notre politique sociale et pour toutes les missions qui incombent à l’Etat.

Par ailleurs si remplacer l’ISF par l’IFI (en ne considérant donc que les biens immobiliers) était "faire un cadeau aux riches" alors il faudrait constater que la quasi-totalité des autres pays font encore plus de "cadeaux" à leurs riches que nous puisqu’ils n’ont ni ISF ni IFI. Pourtant, que je sache, la Chancelière allemande ou le Premier ministre social-démocrate suédois et les chefs d’Etat des autres pays où l’ISF soit a été supprimé, soit n’a jamais été mis en place, ne sont pas accusés de "faire des cadeaux aux riches" ou d’être "la Chancelière ou le Premier ministre ou le Président des riches". Mais dans ces pays l’objectif économique dans l’intérêt de tous est compris (par une grande majorité) et passe avant le besoin de "satisfaire un principe", celui de l’impôt sur la fortune. Chez nous, malheureusement, certains font passer ce principe avant l’intérêt général, soit parce qu’il est lié à l’idéologie dont ils sont "dépendants" (à gauche), soit par habituelle démagogie (du côté du RN).

 

b - Le mépris et l’arrogance.

Le Mépris ? Ce n’est pas par hasard si les opposants se sont mis à utiliser ce terme à tout bout de champ. Ils ont bien compris la force de cette calomnie pour toucher les gens, pour les blesser. Et les populistes l’ont encore mieux compris puisque c’est sur leur mode de propagande habituel.  Persuader les gens qu’ils sont méprisés, voilà qui est de nature à provoquer ou amplifier leur révolte ! ... et tant pis si en même temps ce sentiment acquis ne les conduit qu’à être encore plus en colère et plus malheureux, ce qui montre le peu de considération des semeurs de haine pour ceux qui les écoutent.

Pas surprenant dans la bouche des opposants, un emploi injustifié du "mépris", terme fort, qui blesse, qui sème la haine, est aussi devenu très courant dans les médias, de façon irresponsable, et pas seulement contre E. Macron.

Tout propos maladroit, toute mesure allant à l’encontre des intérêts de certains, sont aussitôt dramatisés et deviennent mépris pour telle personne ou pour telle catégorie ! Certains semblent même à l’affût de la moindre occasion, même très discutable, qui va permettre "d’en venir au mépris" ou à l’arrogance, et bien sûr en omettant tout ce qu’il y a autour, avant ou après, qui peut être tout à fait positif.

Pourtant si le roi tout puissant, comme les opposants nous le présentent parfois, méprisait son peuple, il irait directement à son carrosse (Renault Espace) sans même un regard pour les personnes présentes. Eh bien non, c’est tout le contraire (sauf parfois ces derniers temps pour éviter une forte hostilité montée contre lui), il va au-devant d’elles ! Il serre des mains, embrasse des enfants, accorde des selfies, mais pas seulement… contrairement à tous ses prédécesseurs il va volontairement vers elles pour écouter questions et reproches dans le but d’expliquer sa politique. Ce n’est pas l’attitude d’une personne méprisante, c’est tout le contraire. Pourtant cela se retourne parfois contre lui car en fait il lui est difficile alors de répondre ou d’expliquer en quelques secondes quand il faudrait parfois plusieurs minutes, surtout face à des personnes qui souvent posent une question personnelle et obtiennent une réponse d’intérêt général. Cela entraine des raccourcis qui peuvent apparaitre déplacés par rapport à la condition de son interlocuteur, d’autant qu’E. Macron peut en même temps vouloir exposer les raisons d’une réforme et se heurter à des obstacles en partie incohérents tels qu’un chômage encore bien trop élevé alors que 300 000 emplois seraient à pourvoir.

- Tenir des propos qui peuvent blesser (comme l’a reconnu E. Macron) c’est une grosse maladresse ou une erreur ou une faute mais ce n’est pas mépriser. Qui n’a jamais tenu des propos (par exemple des reproches, justifiés ou non) pouvant blesser une personne ou plusieurs ? Pour autant était-ce la marque d’un mépris ?

- "Paraitre" distant, hautain ou arrogant, ce n’est pas mépriser, et "paraitre" ce n'est pâs être.

- Aujourd’hui comme hier, les mesures sont prises par le gouvernement en place, quel qu’il soit, parce qu’il estime (et il peut avoir tort) qu’elles sont dans l’intérêt du pays, parfois à un terme plus long que ce qui préoccupe le citoyen lambda. Il arrive que les responsables n’aient pas assez bien apprécié les réactions possibles de certains, mais "maintenir des choix que l’on croit nécessaires" même après avoir entendu les plaintes ou les colères des uns et des autres (plaintes parfois contradictoires entre elles) ce n’est pas mépriser… c’est "maintenir des choix que l’on croit nécessaires" ! A défaut il faudrait dire que E. Macron et son gouvernement méprisent les travailleurs du privé (loi travail), méprisent certains fonctionnaires (réduction d’effectifs dans certains secteurs), méprisent les cheminots (réforme de la SNCF), méprisent les fumeurs (augmentation du prix du paquet de cigarettes), méprisent ceux qui roulent au diesel (prix du gasoil rattrapant celui du super), méprisent en fait tous les automobilistes (taxes sur les carburants)… et en fait méprisent tout le monde puisque la hausse de la CSG a touché tout le monde (y compris les revenus du travail, financiers et fonciers ) et pas seulement les retraités (… exceptés les plus modestes, non touchés, seuls en dessous de 1200 € mensuels ou en couple en dessous de 1800 €, avant que ces seuils soient relevés à 2000 et 3000 €).

Tout cela est absurde. Ces réformes avaient toutes de bonnes raisons évidemment sans aucun rapport avec un quelconque mépris : favoriser le développement de l’activité, réduire les dépenses publiques, préparer à la concurrence, faire que le travail soit mieux rémunéré, diminuer le nombre de victimes du tabac, lutter pour l’écologie, etc.

- Et il est encore plus absurde de parler de « mépris de la ruralité » pour le passage de la limitation de 90 à 80 km/h hors agglomération. J’y reviens en détail à la fin de ce document car c’est un exemple très symptomatique des mauvais procès faits à E. Macron et à son gouvernement.

- E. Macron mépriserait en particulier les plus déshérités ? C’est absurde. Il suffit de penser aux nombreux éléments qui étaient dans son programme surtout pour eux et qui sont mis en place progressivement parmi lesquels : une hausse du minimum vieillesse plus importante que ce qu’ont fait tous les gouvernements précédents, de même pour l’allocation pour adulte handicapé, des emplois francs pour ceux qui habitent dans des quartiers défavorisés, une augmentation des salaires nets par une baisse des cotisations, la suppression de la taxe d’habitation au moins pour les 80 % les plus modestes, un effort de formation sans précédent et bientôt la prise en charge totale des lunettes et des prothèses auditives et dentaires que beaucoup ne pouvaient se payer avant !

Et comment cet homme, qui serait méprisant, qui ignorerait les difficultés ou la misère vécue par certains, a-t-il fait pour aller jusqu’à se soucier des enfants de milieux défavorisés entrant à l’Ecole en ayant prévu dans son programme le dédoublement de leurs classes de CP, puis CE1 ? 190.000 enfants en bénéficient cette année. Pourtant cette mesure présente peu d’intérêt électoral et ne commencera à produire ses premiers effets (au-delà du mieux-être et de meilleurs apprentissages déjà perçus pour tous) que dans plusieurs années. C’est bien "le seul intérêt de ces enfants" qui est visé par cette mesure ! L’objectif est bien de leur donner de vraies chances de se former pour trouver une place dans la société alors qu’avant trop peu y parvenaient. Oui, E. Macron est particulièrement sensible au déterminisme qui trop souvent dessine pour les personnes un avenir, en fonction de leurs origines sociales ou autres. C’est à l’opposé du mépris.

 

c - « Monter les Français les uns contre les autres ».

C’est un autre reproche absurde utilisé lui aussi dès que l’occasion se présente. L’une des missions du Président de la République est de "rassembler" aussi les opposants veulent nous faire croire qu’il "ne fait que diviser", ce qu’ils répètent à satiété. Ils y recourent dès qu’une réforme semble aller à l’encontre des intérêts de certains, ce qui peut arriver car le plus important, l’intérêt général, doit souvent passer avant les intérêts particuliers.

C’est une autre attaque que "le mépris" mais employée de façon aussi automatique, parfois sur les mêmes sujets. Ainsi E. Macron se serait employé à monter "les Français contre les cheminots", "le privé contre les fonctionnaires", "les actifs contre les retraités", "les citadins contre les ruraux", "les piétons ou cyclistes contre les automobilistes", "les non-fumeurs contre les fumeurs", etc ? C’est bien sûr absurde et là encore ce sont en fait surtout les propos des semeurs de haine qui créent ou attisent des sentiments d’opposition ou de division entre les uns et les autres.

 

 

4 - « Où va notre argent ? »

Là il ne s’agit pas d’une formule mise en avant par les opposants puisqu’ils paraitraient incompétents en ignorant la réponse. Mais elle est très présente sur des réseaux sociaux qui s’emploient à faire croire que l’argent public est largement dilapidé, avec tout le vocabulaire adapté : incompétence, gabegie, incurie…

Lundi 7 janvier, au journal de 13h de TF1, un maire lit quelques doléances recueillies sur un cahier. L’ISF est souvent présent. Et puis vient une demande raisonnable : « On est d’accord pour payer des impôts mais on veut savoir comment est utilisé notre argent ».

La question « où va notre argent ? » est fondamentale et beaucoup se la posent depuis longtemps.

Oui, il arrive qu’il y ait une mauvaise utilisation de fonds publics, à un point parfois scandaleux, assez souvent relevée par la Cour des comptes qui est là pour ça. J’ai en mémoire un ouvrage d’art, un pont enjambant une autoroute, inutile car n’étant lui-même relié à aucune route ! Cela peut arriver à tous les niveaux : Etat, région, département, commune, comme cela arrive avec de l’argent privé dans une entreprise… ou à la maison. Il faut bien sûr tout faire pour éviter ces erreurs, ces fautes, et les réparer quand c’est possible, et non les accepter comme une fatalité. Mais il est malhonnête de les dramatiser dans le but de faire croire que « nous sommes gouvernés par des incapables » et que ce sont des sommes gigantesques qui sont ainsi mal gérées.

Par ailleurs de nombreuses intox circulent telle celle de la "retraite des ministres". Non, les ministres ne touchent pas une "retraite de ministre" dès lors qu’ils ont exercé 24h, ou 3 mois, ou 16 mois suivant diverses sources toutes mensongères. Cette retraite de ministre n’existe pas ! Le 1er ministre a un statut particulier, ce qui est normal, mais tous les autres lorsqu’ils cessent d’être ministre ne bénéficient que d’un maintien de leur traitement pendant 3 mois (c’était 6 mois avant 2014) qui est supprimé soit dès qu’ils retrouvent une activité rémunérée dans cette période, soit au bout des 3 mois.

Enfin, contrairement là aussi à tout ce que certains font croire, le gouvernement s’emploie bien de tous côtés à contrôler les dépenses publiques, ainsi par exemple :

- le régime spécial des retraites des parlementaires est supprimé,

- la lutte contre la fraude aux prestations sociales est amplifiée,

- et surtout (car il s’agit là de plusieurs dizaines de milliards) la lutte contre la fraude fiscale est très renforcée avec notamment la création d'une nouvelle police fiscale, l’augmentation des sanctions et l’obligation pour l'administration d'informer le parquet des dossiers les plus graves.

Il est évident que beaucoup de gilets jaunes (et beaucoup d’autres citoyens) ignorent de quoi l’on parle lorsque l’on dit « les caisses de l’Etat ». Apparemment pour beaucoup ce sont les poches du président et des ministres et probablement aussi des députés, sénateurs, etc ! Il suffit de les écouter : « ils nous prennent notre argent », « l’Etat nous rackette », « l’Etat se gave sur notre dos », « ils s’en mettent plein les poches »… Samedi soir 1er décembre un gilet jaune casseur, à la remarque « ça va coûter cher toute cette casse », répondait « tant mieux ça fera de l’argent en moins pour l’Etat ! ».

Il est indispensable de combattre cette ignorance. Cela fait normalement partie du travail des médias d’information… mais ils préfèrent présenter de nombreux témoignages selon lesquels l’Etat et les caisses de l’Etat sont les "ennemis", ce qui est absurde, sans se soucier d’y répondre en exposant ce qu’est l’Etat et quelles sont ses ressources et ses missions. Trop souvent ils donnent la priorité à l’émotion et non à l’information.

Il faut peut-être commencer tout simplement par rappeler que président, ministres, parlementaires et tous les fonctionnaires ("petits", "moyens" et "hauts"), ont un salaire qui ne varie pas en fonction du remplissage des caisses de l’Etat (heureusement pour eux car elles sont en grand déficit depuis des années). Si par exemple les radars rapportent plus, cela ne change rien pour eux, leurs poches ne se remplissent pas davantage !

Et il faut exposer à quoi servent au niveau de l’Etat les impôts et taxes. Rappeler l’éventail des recettes qui contribuent aux caisses de l’Etat (TVA, impôts sur le revenu…) et exposer les principales dépenses par secteurs ou "missions" comme on dit : éducation et recherche, défense et sécurités, politiques sociales, développement durable, justice… sans oublier l’importante charge de la dette.

En détaillant cela, plus que je l'ai fait ci-dessus, on voit bien globalement "où va notre argent" et quelles sont nos limites. Et on comprend que toute action qui fait perdre de l’argent aux caisses de l’Etat (paralysie d’un secteur, casse…) ne fait rien perdre aux membres du gouvernement, ni aux élus, ni aux hauts fonctionnaires, ce qui est normal, mais entraine soit une réduction de l’aide apportée à un secteur, soit un rattrapage par plus d’impôts ou de taxes, soit une accentuation de l’endettement du pays. Les bloqueurs et les casseurs et tous ceux qui les approuvent plus ou moins doivent savoir cela. C’est bien nous tous qui en subissons les conséquences financières et non les autorités visées.

 

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Les 3 parties suivantes complètent bien sûr ce qui précède mais ne présentent qu'un intérêt relatif. 

Il se peut cependant qu'à la lecture de leurs titres vous soyez curieux d'en découvrir le contenu.

 

5 - "Le poids des témoignages, le choc des images"… et 84% pour les gilets jaunes.

Le 28 novembre 2018, un sondage Odoxa-Dentsu consulting nous apprend que 84% des Français trouvent "justifié" le mouvement des gilets jaunes. Ce n’est pas surprenant car, "indépendamment des revendications", il était impossible de rester insensible aux nombreux témoignages présentant des situations de misère dans des reportages télévisés. D’autant que, dans le même temps, après le drame à Marseille de l’effondrement de 2 immeubles, début novembre, faisant 8 morts, d’autres reportages nous faisaient découvrir de nombreux logements vétustes et insalubres et l’évacuation (1500 personnes en tout au 20 décembre) de plusieurs autres immeubles jugés en péril imminent. Et à l'opposé nous savons dans quelle opulence vivent les plus riches. 

Poids des témoignages et choc des images ont entrainé chez beaucoup une prise de conscience de la pauvreté existant dans notre pays (ce qui ne veut pas dire qu’elle est plus grande qu’ailleurs, au contraire, car nous avons beaucoup de dispositifs sociaux qui la contiennent un peu). Il était alors logique pour beaucoup de trouver "justifié" le mouvement des gilets jaunes qui apparaissait au début comme celui des plus démunis. Pour beaucoup, d’une certaine façon, le considérer "injustifié" aurait été indécent, serait revenu à nier leur droit d’appeler à l’aide ou de crier leur détresse.

En 8 semaines le mouvement des gilets jaunes a évolué. Ils sont aujourd’hui beaucoup moins nombreux et très divers. Des réponses concrètes ont été apportées par E. Philippe puis par E. Macron, au-delà de ce qui était demandé initialement. Elles ont été approuvées par beaucoup de Français, malgré leur coût qui va notamment accentuer encore notre très importante dette. Cependant, au 7 janvier, 55 % continuent à soutenir le mouvement malgré la diversité et l’inflation de ses revendications, sa politisation et la présence en son sein d’individus portés par la haine et se disant prêts à tout casser et passant à l’acte. Beaucoup de nos concitoyens soutiennent encore le mouvement tout en condamnant tous les actes de violence. Ils pensent probablement que l’on peut encore faire plus pour les plus démunis, ou bien par choix politique, encouragé par les mensonges des opposants, ils adhèrent aux « Macron démission » ou aux « il faut rétablir l’ISF », oubliant ou ignorant les règles de la démocratie ou les réalités économiques.

 

6 - Des explications "automobiles".

On sait bien que lorsqu’il est question de voiture certains vont jusqu’à montrer une sorte de dédoublement de personnalité. Nous connaissons tous des personnes habituellement polies, respectueuses, responsables, qui peuvent avoir au volant un comportement très différent, notamment devenir grossières ou agressives… et c’est peut-être même notre cas. Toucher à la voiture c’est donc prendre un risque. Or il y a eu une accumulation, je crois sans précédent, de mesures apportant des contraintes aux automobilistes.

Les augmentations successives (avec d’autres à venir déjà annoncées) de la taxe TICPE à visée écologique (et peut-être aussi fiscale) sont arrivées en même temps qu’une importante hausse du prix du baril de pétrole (indépendante, elle, de l’Etat). Il en est résulté une augmentation importante (et semblant alors devoir se poursuivre) des carburants.

Mais il y avait aussi :

- le montant des amendes pour stationnement illicite confié aux maires (ce qui a parfois entrainé une forte hausse),

- l’interdiction d’utiliser son véhicule dans certaines villes certains jours en raison de la pollution,

- le passage de la limitation de 90 à 80 km/h hors agglomération,

- la campagne rappelant que la sanction pour un automobiliste qui refuse la priorité aux piétons est de 135 € et 6 points en moins sur le permis,

- celle pour l’oubli du clignotant (notamment aux carrefours giratoires) qui est passible d’une amende de 35 € et d’un retrait de 3 points,

- l’arrivée des voitures-scanner qui tout en circulant enregistrent les plaques et détectent les stationnements payants non réglés,

- l’augmentation des radars, fixes et embarqués,

- celle des caméras aux intersections (pour les feux rouges ou le non-respect des piétons),

- le projet de faire payer à l’entrée de certaines grandes villes au moins dans certains secteurs,

- l’annonce d’un nouveau contrôle technique plus contraignant (et plus cher) avec la crainte pour certains que leur voiture "ne passe pas". Annonce annulée depuis par E. Macron.

Cette accumulation est devenue insupportable à beaucoup d’automobilistes (et nous le sommes quasiment tous) et notamment aux automobilistes les plus démunis et n’ayant pas d’alternative (transport en commun, covoiturage) et roulant beaucoup car loin de tout, et parfois surtout de leur travail. Tous ceux qui roulent beaucoup du fait de leur activité professionnelle ont aussi été touchés.

Chacune de ces mesures avait pourtant une bonne raison : main laissée aux maires, écologie ou sécurité routière, mais réunies, c’était trop.

Pourtant, en matière d'écologie, à côté d’une augmentation du prix des carburants due pour la part la plus importante à la hausse du prix du baril de pétrole, la hausse des taxes visait aussi à pousser à diminuer la consommation. Et cela a produit des effets bénéfiques. Aujourd’hui certains recourent davantage à des solutions de type transport en commun ou covoiturage qui, de plus, créent des liens. D’autres regroupent leurs déplacements. D’autres font équiper leur véhicule essence d’un kit Ethanol E85 pour utiliser un carburant beaucoup moins cher, moins polluant et en partie produit en France. D’autres encore adoptent une conduite plus économe : réduction de la vitesse, accélérations raisonnables, pied levé et rétrogradation avant d’arriver sur les voitures qui précèdent pour ne pas avoir à freiner… Certains choisissent le vélo, ce qui est, de plus, bon pour leur santé. D’un autre côté il y en a (peut-être convaincus que les problèmes de la planète sont un leurre, ou indifférents à cette question, ou simplement égoïstes) pour lesquels le prix peut continuer à augmenter, ils ne changeront pas pour autant leurs habitudes automobiles même de conduite sportive ou de modèle gourmand, qu’ils aient les moyens ou préfèrent se priver ailleurs. Mais il y a aussi ceux qui roulent beaucoup du fait de leur métier ou qui sont loin de tout, sans transport en commun et qui font déjà tout pour utiliser leur voiture le moins souvent possible et avec une conduite économe, et qui ont vu (il est redescendu depuis) augmenter le poste carburant dans leur budget déjà très serré, qu’ils aient en fait un diesel ou une essence.

 

7 - Le passage de 90 à 80 km/h.

Certains, plus soucieux de nuire à E. Macron ou au gouvernement que de parler vrai et préférant oublier que l’objectif était la sécurité routière, ont déclaré que cette mesure montrait « le mépris pour la ruralité » puisqu’elle imposait de Paris une contrainte aux seuls ruraux. C’est absurde.

Oui, les décisions viennent de Paris… depuis des siècles ! Notamment tout ce qui concerne le code de la route, par exemple en 1974 les limitations de vitesse à 130 km/h sur les autoroutes et 90 km/h sur les routes. Il se trouve que Paris est la capitale de la France et que tous les ministères, l’Assemblée nationale et le Sénat y sont. Mais faut-il rappeler que les parlementaires qui votent les lois sont élus dans les départements ou circonscriptions couvrant tout le territoire national et représentent l’ensemble des Français ? Par ailleurs E. Macron est né à Amiens, E. Philippe à Rouen, quant à C. Castaner, ministre de l’Intérieur dont dépend la Sécurité routière, il est né à Ollioules (Var) et a été maire de Forcalquier, commune de 5000 habitants située dans les Alpes de Haute Provence. Le fait d’exercer aujourd’hui l’essentiel de leurs activités à Paris ne leur fait pas oublier les réalités des différents territoires de la République.

Il est bon aussi d’avoir de la mémoire ou le souci de s’informer. En 2014 le Premier ministre Manuel Valls avait abaissé la vitesse à 70 km/h sur le boulevard périphérique de Paris, contre 80 km/h auparavant. Deux associations, l’Automobile club des avocats et la Ligue de défense des conducteurs, avaient demandé au Conseil d'Etat de l'annuler pour « excès de pouvoir » la considérant « illégale en raison d'une erreur manifeste d'appréciation ». Le Conseil d’Etat valida le décret. Ce sont bien alors surtout des Parisiens ou des Franciliens qui ont subi une contrainte. A-t-on pour autant considéré que cela marquait "un mépris pour eux" ? Evidemment non !

Pour le passage à 80 km/h sur nos routes comme pour celui à 70 km/h sur le périphérique parisien, l’objectif était le même : la sécurité routière. Aurait-il fallu que le gouvernement ne se soucie pas des morts et des blessés graves sur les routes de campagne au prétexte que ce sont surtout des ruraux … ? Il me semble qu’alors nous aurions tous eu une très bonne raison de dénoncer un écœurant mépris ! Mais voilà, le gouvernement se soucie évidemment des victimes des accidents de la route… même lorsque ce ne sont pas des Parisiens !

80 km/h c’est encore "raisonnable" et on n’envisage évidemment pas de réitérer le raisonnement pour passer ensuite de 80 à 70, puis de 70 à 60… même pour à chaque nouvelle étape éviter un plus grand nombre de centaines de morts.  Par ailleurs on doit reconnaître au moins 4 qualités au passage du 90 au 80 : une de sécurité routière, une d’écologie, une de pouvoir d’achat (oui !) et une pour l’économie du pays.

- pour la sécurité routière, le passage de 90 à 80 km/h réduit la distance d’arrêt d’environ 10 m (13 m selon certains). C’est la différence qu’il peut y avoir entre éviter un accident ou non, entre un blessé léger, un blessé grave ou un mort.

- pour l’écologie, tout le monde sait que plus on va vite plus on consomme. Le laboratoire d’Auto Plus a montré (publié sur son site le 08/02/2018) qu'en roulant à 80 km/h au lieu de 90 km/h, on consomme environ 10 % de carburant en moins et notre émission de CO2 baisse de 10 %.

- pour notre pouvoir d’achat, le fait de consommer 10 % de carburant en moins entraine une baisse de notre facture de 10 % "sur les routes où nous sommes passés de 90 à 80". Pourtant, bizarrement, certains qui se plaignent d’une baisse de leur pouvoir d’achat sont contre les 80 km/h…

- pour l’économie du pays, cette baisse de consommation entraine une diminution de nos achats de pétrole à l’étranger donc réduit d’autant notre trop important déficit commercial.  

Evidemment certains ont accusé le gouvernement de surtout vouloir engranger plus d’amendes avec les excès de vitesse. C’est absurde. Bien sûr, dans les premiers temps, plus de personnes se font prendre dépassant le 80 qu’il n’y en avait dépassant le 90. Mais avec l’habitude on devrait progressivement retrouver les mêmes ne respectant pas le 80 qui ne respectaient pas avant le 90 donc le gain pour les caisses de l’Etat ne sera plus aussi important. De plus, il faut tenir compte du fait que des millions d’automobilistes en roulant à 80 "sur les routes où ils étaient avant à 90" y consommeront 10 % de carburant en moins, donc 10 % de taxes en moins perçues par l’Etat. A terme on devrait donc constater que le passage de 90 à 80 fait rentrer moins d’argent dans les caisses de l’Etat qu’avant mais assure plus de sécurité sur nos routes.

Enfin certains, probablement de gros rouleurs, se plaignent de perdre du temps en se limitant à 80. En fait sur un parcours de 1 h où la moitié du temps nous étions avant sur une route à 90, le fait d’y rouler à 80 ne va augmenter la durée du trajet que de… 3 min 45 s.

( 30 min x 90/80 = 33,75 min = 33 min 45 s ).

"3 min 45 s de perdues" mais moins de risques de… "perdre la vie", moins de pollution et une économie d’environ 5 % de carburant sur l’ensemble du parcours. Bien sûr, sur un trajet de même profil mais 4 fois plus long, un gros rouleur se plaindra peut-être de perdre 4 fois plus de temps (… 4h15min au lieu de 4h !), mais il aura 4 fois moins de risques de perdre la vie, il polluera 4 fois moins et il économisera 4 fois plus de carburant.

 

Gilles Chanteclair

 

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